Dimanche 6 avril > 16h30
Toiles de Maître
Film suivi d’une conférence de Thierry Cormier
Avec le soutien de De la suite dans les images
Autopsie d’un meurtre
Otto Preminger, 1959
Mise en examen cinématographique
La justice au cinéma est un sujet ancien et abondamment mis en scène. On ne compte plus les films de procès, montrant les étapes du jugement de vrais coupables ou d’innocents accusés à tort. Avec toutes ces scènes obligées, ces joutes oratoires, ces retournements et tensions dramatiques, le tribunal est, à bien des égards, un théâtre. Le cinéma ne s’y est pas trompé y puisant l’inspiration de tant de mystères, de récits à suspense ou d’évocations tragiques. Le film de procès est, mieux qu’un sous-genre cinématographique, une forme narrative en soi : une manière de raconter autrement l’histoire d’un crime.
Certains récits, cependant, s’intéressent moins à cette histoire qu’à son cadre judiciaire, justement. Ainsi, le sort du personnage d’Autopsie d’un meurtre importe peu, car c’est la mise en examen cinématographique de la justice des Hommes qui en est le véritable sujet.
Dans la lignée d’un Kafka, l’enjeu n’y est pas la révélation de la culpabilité ou de l’innocence d’un protagoniste mais l’analyse de la Justice elle-même.
La reconstitution minutieuse, – presque clinique ! -, du procès par Preminger ne sert pas la recherche d’une vérité absolue et satisfaisante, mais l’analyse de sa dissolution dans un système législatif censé la révéler et, in fine, juger. L’autopsie dont il est question dans le titre du film est en réalité une vivisection : celle de l’exercice de la loi par ses protagonistes.
Thierry Cormier
Autopsie d’un meurtre
de Otto Preminger
avec James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara
USA | 1959 | 2h40 | vostf
L’avocat Paul Biegler reçoit un coup de téléphone de Laura Manion lui demandant d’assurer la défense de son mari. Le lieutenant Frederik Manion a tué un propriétaire de bar qui avait violé sa femme. Biegler accepte de le défendre. Le procès commence et la vérité a du mal à émerger, d’ailleurs les avocats et les juges, s’affrontant dans des batailles juridiques, en sont en réalité peu soucieux.
- coup de coeur