La fureur de vivre

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L’ordre du monde

“Il n’est pas de films de Ray sans la tombée du jour. C’est le poète de la nuit qui tombe.“

François Truffaut

Flamboyance du Technicolor, démesure du CinémaScope, lyrisme du récit font de La Fureur de Vivre une œuvre crépusculaire et poétique qui témoigne d’une génération et d’une époque. Mais malgré l’ancrage dans l’Amérique des années 50, le film de Ray, devenu modèle et mythe à la fois d’une descendance cinématographique qui semble ne jamais tarir, porte d’emblée une dimension universelle et intemporelle, décuplée par la tragique et légendaire destinée de James Dean.

Dans ce film de formation – comme on parle de “roman de formation” – Nicholas Ray met en scène l’éveil et la rébellion d’une adolescence blessée et déchirée par l’incompréhension et la violence, perdue dans l’ordonnancement d’un monde qui n’a d’autre but que de rendre ces jeunes conformes !

La Fureur de Vivre, c’est la prise de conscience cosmique de l’isolement et l’enfermement d’un groupe d’adolescents qui se rêve en bâtisseurs d’un autre univers.

Thierry Cormier

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