Le Studio 43, cinéma classé art et essai, Recherche, Patrimoine et Jeune Public a vu le jour en septembre 1982 au 43 rue du Docteur Louis Lemaire au sein de ce qui était alors la MJC de Dunkerque.

La première projection fut consacrée à La Nuit de Varennes d’Ettore Scola. La programmation mêlant films de patrimoine et films d’auteurs était l’œuvre d’un groupe de bénévoles passionnés de cinéma.

Du 12 au 25 novembre 1986, le Studio 43 organisait “Une certaine idée du jeune cinéma français”.

Un an plus tard, naissaient les Premières Rencontres cinématographiques de Dunkerque. Elles se voulaient l’ébauche d’un véritable festival de cinéma consacré aux jeunes réalisateurs et aux cinéastes qui, par la force de leur sujet et leurs recherches esthétiques enrichissaient le cinéma contemporain.

Si je ne devais retenir qu’un temps de ces Rencontres cinématographiques, ce fut la venue de Jean Pierre Gorin en 1993, debout sur un fauteuil rouge haranguant le public et le suppliant d’établir un dialogue avec lui après la projection de Routine Pleasures.

Tant de réalisateurs, d’acteurs, de distributeurs, de critiques se sont succédé pour parler de leur travail. Si tout est fortuit sauf le hasard, citons en toute subjectivité Philippe Garrel, Jean Pierre Léaud, Joao César Monteiro, Fabienne Babe, Alain Cuny, Robert Kramer… La liste est longue et le temps trop court.

En dix ans, les Rencontres cinématographiques de Dunkerque se sont imposées comme un rendez-vous incontournable du Cinéma indépendant.

Aux Rencontres cinématographiques succéda pour quatre éditions le Festival du Film de Dunkerque avec en point d’orgue l’édition 2000 consacrée à New York, fruit d’une collaboration avec le Nova, cinéma libre de Bruxelles.

En 2006, le Studio 43 quitte la rue du Docteur Louis Lemaire et s’installe au Pôle Marine, passant d’un à deux écrans et de 18000 spectateurs en 2005 à 63000 en 2019.

Près de quarante ans après sa naissance et grâce à une équipe particulièrement impliquée, grâce également à son travail avec le milieu scolaire et universitaire, le Studio 43 s’est durablement installé dans le paysage cinématographique de notre région. Il est toujours cet espace de diffusion d’œuvres inédites, poétiques et novatrices. Plusieurs générations de cinéphiles ont et continuent de fréquenter ce lieu de rencontres et d’échanges, de résistance à une société du spectacle qui envisage le cinéma comme un marché et les films comme des marchandises qu’il faut rentabiliser à tout prix.

To be continued…

Jean-Charles MABIT
Président de l’Association Terre Neuve / Studio 43